Le député Le Fur, représentant en supérette

Dans le quotidien Le Télegramme (version abonné) le journaliste René Perez compare Jean Yves Le Drian à un VRP et Marc Le Fur à un employé d'une marque chargé de réapprovisionner les "Tête de gondole" c'est personnes étaient autrefois appelés "pousse caddies".

Tête de gondole 9 mai 2015/ René Perez 

La gauche a applaudi et la droite a apprécié : en vendant des Rafale à la pelle, Jean-Yves Le Drian est en passe de devenir le meilleur VRP ministériel de l'histoire de la Ve République. Au nombre de milliards engrangés, pas de doute, il est déjà sur le podium. Lui que Nicolas Canteloup avait baptisé Le Driou, tant il lui semblait sortir de nulle part, est devenu le meilleur produit marketing de la maison Hollande, une franchise nationale mais qui a conservé un esprit de boutiquier. Produit-phare de la maison-mère, Le Drian est aujourd'hui si sollicité que la question se pose de savoir s'il va quitter son ministère pour revenir en Bretagne repousser les assauts de l'UMP et Républicains associés, en décembre prochain, pour les régionales. Oui, en décembre car on va voter juste avant Noël, en pleine frénésie des achats. Noël aux suffrages, Pâques à la plage ! En face, la concurrence n'a pas attendu. 

Marc Le Fur, député UMP, a été choisi comme dépositaire exclusif pour la Bretagne de la marque Sarko and Co, société à responsabilité limitée, revenue dans le business malgré un dépôt de bilan en 2012. La bosse du commerce, ce que c'est, tout de même ! Et une fois n'est pas coutume en cabocharde terre armoricaine,

Le Fur a les coudées franches. Et Le Drian alors ? Va-t-il y aller ou pas ? Pour avoir la réponse, on n'aura sans doute pas à attendre la Toussaint. Car la politique, c'est comme le prêt-à-porter : la collection automne-hiver, il faut la présenter au printemps. Pour un vote à Noël, il va falloir se décider avant l'été au risque de laisser la concurrence faire ses affaires et même lancer des promotions avant l'heure. Si avant le grand rush de l'été, le PS n'a pas sorti de plan B de son arrière-boutique, il n'y aura plus de doute : Le Drian sera bien tête de liste en fin d'année. Et à ce jour, on ne voit vraiment pas qui d'autre pourrait être tête de gondole pour éviter à la gauche bretonne de baisser le rideau. Et de mettre la clef sous la porte pour cause de désertion de la clientèle, partie à la concurrence faire ses achats de Noël.

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Archibald Caquet